![Fumer tue](https://static.wixstatic.com/media/22a1c8_16354dcb58e546b5aa22b486d959f547~mv2.jpeg/v1/fill/w_276,h_183,al_c,q_80,enc_avif,quality_auto/22a1c8_16354dcb58e546b5aa22b486d959f547~mv2.jpeg)
![Fumer vous rend prisonnier](https://static.wixstatic.com/media/22a1c8_d0fa62b75a00414185e80dab2f30744a~mv2.jpg/v1/fill/w_560,h_230,al_c,q_80,enc_avif,quality_auto/22a1c8_d0fa62b75a00414185e80dab2f30744a~mv2.jpg)
![Numéro prévention](https://static.wixstatic.com/media/22a1c8_9176295661624db8b6c52306ca7d03ea~mv2.jpeg/v1/fill/w_300,h_203,al_c,q_80,enc_avif,quality_auto/22a1c8_9176295661624db8b6c52306ca7d03ea~mv2.jpeg)
![Fumer tue](https://static.wixstatic.com/media/22a1c8_16354dcb58e546b5aa22b486d959f547~mv2.jpeg/v1/fill/w_276,h_183,al_c,q_80,enc_avif,quality_auto/22a1c8_16354dcb58e546b5aa22b486d959f547~mv2.jpeg)
Comment la cigarette réussit-elle à nous rendre dépendants et quelles en sont les conséquences sur l'organisme humain?
LA CIGARETTE ET LA DEPENDANCE
On distingue trois types de dépendance au tabac.
Comment la nicotine permet-elle l’installation de la dépendance ?
Le premier type est la dépendance physique qui est biochimique, elle est essentiellement due à la présence de nicotine dans le tabac.
La nicotine est une substance chimique contenue dans la cigarette et dans la fumée qu'elle dégage lors de sa combustion.
Présente naturellement dans le tabac, la nicotine est la principale molécule responsable des syndromes de manque et de dépendance. Elle agit directement sur votre système nerveux et provoque une dépendance puissante, parfois supérieure à celle de la cocaïne ou de l’héroïne.
Une personne qui fume inhale une bouffée de fumée qui va directement aller dans ses poumons et c'est à ce niveau que la nicotine passe dans son sang. En dix secondes, la nicotine contenue dans le sang atteint le cerveau. Elle va ensuite se fixer sur les neurones et déclencher le mécanisme du plaisir en provoquant la production d'une substance : la dopamine, qui participe à de nombreuses fonctions essentielles à la survie de l’organisme comme la motricité, l’attention, la motivation, l'apprentissage et la mémorisation. Cette substance libérée dans le cerveau va créer cette sensation de bien-être.
En effet la nicotine imite l'action d'un neurotransmetteur naturel, l'acétylcholine, et se fixe sur un type particulier de ses récepteurs dans la synapse (zone de contact entre deux neurones) appelé justement récepteur nicotinique.
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Communication entre les neurones au niveau de la synapse, d’après Biologie humaine, principe d’anatomie et de physiologie, E N Marieb, 8eme édition, Pearson
La synapse permet le passage de message nerveux dans le cerveau et celui-ci se fait selon différentes étapes : à la suite du message nerveux, les vésicules synaptiques contenant le neuro-transmetteur, ici l’acétylcholine, fusionnent avec les membranes plasmiques de l'axone et libèrent leurs contenus dans la fente synaptique. Les neurotransmetteurs vont ainsi aller se fixer sur les récepteurs spécifiques du neurone post-synaptique. Cette fixation va donner naissance à un message nerveux, puis les neurotransmetteurs de la fente synaptique vont se détruire ou alors être absorbés par le neurone pré-synaptique pour être recyclé.
Dans le cas de la nicotine c'est donc l'acétylcholine qui joue le rôle de neurotransmetteur. Lors de la présence de nicotine dans le cerveau, il va donc confondre la molécule de nicotine avec la molécule d'acétylcholine car elles se ressemblent, une partie de leur structure moléculaire est la même. La molécule de nicotine va donc se fixer sur les récepteurs post-synaptiques ce qui va libérer de la dopamine.
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En effet que ce soit l’acétylcholine ou la nicotine qui se fixe sur ce récepteur, celui-ci se comporte de la même façon : il change d’abord de conformation, ce qui ouvre le canal ionique du neurone ; celui-ci laisse entrer des ions sodium qui vont ensuite l'exciter. Puis, le canal se referme et le récepteur nicotinique devient transitoirement réfractaire à tout neurotransmetteur. C’est cet état de désensibilisation aux neurotransmetteurs qui va être allongé par l’exposition continue à la nicotine. Les stimulations nicotiniques répétées chez les fumeurs augmentent donc la libération de dopamine. On peut se demander alors comment la dépendance va ensuite s'installer.
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Le fumeur chronique maintient, entre chaque cigarette, une concentration de nicotine suffisante pour désactiver les récepteurs et pour ralentir leur renouvellement. D’où la tolérance et la réduction du plaisir ressenti. Pour combler cela, le fumeur va rallumer une cigarette. Les récepteurs de nouveaux saturés et les neurones vont continuer à créer de la dopamine. Seulement avec le temps, un nouveau phénomène va se former. En effet les neurorécepteurs sont de moins en moins sensible à la nicotine, les neurones fabriquent donc moins de dopamine, ils réagissent : cela va donc favoriser la création de nouveaux neurorécepteurs qui a leur tour seront saturés en nicotine.
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Le second type est la dépendance psychologique. Elle varie selon les individus et dure plus longtemps que la dépendance physique car elle est plus complexe. Liée à la nicotine, la dépendance psychologique est associée aux émotions ; du stress à la colère, en passant par la concentration. La cigarette est un véritable compagnon puisque la nicotine libère de la dopamine. La dopamine est un neurotransmetteur fabriqué par le cerveau lorsque nous faisons les choses que nous aimons. De ce fait, la nicotine accentue le sentiment de bien-être ou alors rend heureux. Cette dépendance est d’ailleurs telle que certains fumeurs pensent qu’ils ne peuvent vivre sans cigarette.
Et enfin la dépendance comportementale, ce type de dépendance est liée à la pression sociale et conviviale. En effet, certains lieux et certaines personnes donnent envie de fumer et on allume sa cigarette par automatisme et non par besoin puisque cette dépendance est liée à des circonstances, des personnes ou des lieux. Boire un café, téléphoner, prendre une pause : ces quelques activités sont enregistrées par le cerveau comme associées à la cigarette. Pour vaincre cette dépendance, il faut changer ses habitudes en les remplaçant par d’autres. Il est donc important de réfléchir à ce que l’on pourrait faire dans ces circonstances pour résister à l'envie de fumer ou éviter ces situations, surtout lorsque l’on décide d’arrêter. Cette préparation est très importante pour se préparer à vivre dans son environnement habituel sans avoir recours au tabac.
De plus cette dépendance peut être quantifiée à différentes échelles : dépendance faible, dépendance moyenne et dépendance forte.
En effet les personnes qui fument moins de 5 cigarettes par jour, qui fument leur première cigarette de la journée plus d'une heure après le réveil et qui ne ressentent pas de symptômes de sevrage ne sont probablement pas dépendantes. On dit d'elle qu'elles sont faiblement dépendantes. Si elles se sentent néanmoins très dépendantes, il se peut que l'addiction soit moins physique que psychologique ou comportementale. Cependant, le fait de ne fumer qu’1 à 5 cigarettes augmente tout de même le risque de maladies liées au tabac. Les chercheurs ont en effet constaté que les personnes fumant de 1 à 5 cigarettes par jour (les « petits » fumeurs) ont un taux de mortalité 1,5 fois plus élevé que les non-fumeurs, toutes causes confondues.
La dépendance moyenne est plus caractéristique d'une consommation entre 5 et 15 cigarettes par jour, une envie de fumer sa première cigarette entre 15min et 60 min après le réveil et aussi qui après quelques heures passées sans fumer ne ressentent pas tout à fait le besoin irrésistible d'allumer une cigarette.
Quant à ceux qui ont une dépendance forte cela se distingue par une consommation élevée de cigarettes, plus de 15 par jour, par la nécessité pour eux de fumer dès le réveil mais aussi par l'impossibilité à leurs yeux de pouvoir arrêter de fumer un jour.
Mais cela va aussi entrainer un manque plus important : en effet il y a plus de récepteurs donc il faut davantage de nicotine pour les saturer, le manque est plus grand et le fumeur va devoir augmenter sa dose. Après une brève période d’abstinence (une nuit de sommeil par exemple) la concentration de base de la nicotine redescend et permet à une partie des récepteurs de retrouver leur sensibilité. Le retour de tous ces récepteurs à un état fonctionnel hausse la neurotransmission à un niveau anormal affectant l’ensemble des voies du cerveau. Le fumeur éprouve alors de l’agitation et de l’inconfort qui le conduit à fumer une nouvelle cigarette pour arrêter cette sensation de manque qui peut être aussi caractérisé par des sueurs, de la fatigue, du stress.
En effet les personnes en manques se sentent comme des drogués qui n'ont pas eu leur dose, ils se sentent mal, envies de vomir ou bien l'augmentation de l'appétit. De plus ce manque est le plus souvent ingérable car le tabac est une substance psychoactive, en effet les tabacologues considèrent le tabac comme une drogue dure qui agit sur le cerveau comme le cannabis ou l'alcool car de nombreuses personnes ne pourront jamais s'arrêter de fumer même s'ils sont malades.
De plus, l'ammoniac contenu dans la cigarette favorise l'absorption de la nicotine et donc de la dépendance. Certains producteurs de cigarettes chercheraient même à en ajouter en modifiant la fermentation de la plante.